Bharkan. Une ville sublime certes, mais aussi un des endroits les plus animés du royaume. Une ville parfaite pour passer inaperçu et ne pas se retrouver seule non plus. Elaia s'y était donc rendue, avec l'espoir d'oublier un peu et pourquoi pas de passer du bon temps. Même si elle doutais que cela fusse déjà possible. Pas encore.
Les choses avaient commencer a changer pour la jeune femme. Le démon venait de moins en oins titiller sa conscience et intérieurement elle se sentait libérée. Mais en liberté conditionnelle, elle le savait. Le boulet qu'elle trainais, accroché à son pied continuait de la freiner dans toutes ses envies les plus secrètes.
Mais malgré cela, Elaia était ici. Le centre ville était bondé. A croire que le beau temps créait toujours cet effet là sur les gens. La jeune femme déambulait, émerveillée, entre les étales de marché, les petites devantures de boutiques, toujours mieux arrangées les unes que les autres. Elle n'avait pas un sous, elle le savait bien, mais une douce odeur d'épices et d'orange titillait ses narines. Les tapisseries aux couleurs et aux motifs plus élaborés les uns que les autres attiraient irrémédiablement son regard. Et la jeune femme se doutait que si elle y posait sa main, plus jamais elle n'aurais envie de lâcher le morceau de tissus. Il n'était pas rares que les divers objets en vente ici soient aussi imprégnés de magie, pour les rendre plus attirant, plus savoureux...
Cependant, le centre ville était une partie aisée de la ville, les étales de marché des bas quartiers étaient beaucoup moins reluisants, même sans s'aventurer au marché noir.
Elaia continua donc son chemin dans la grande place. Son regard courant d'une merveille à une autre. Ici tous lui semblais sublime. Les bâtiments de pierres blanches semblaient immaculés sous la lumière vive. Les frises décoratives courant sous les fenêtres étaient si finement sculptées qu'il sembla à la jeune fille qu'elle pourrait passer sa vie à les admirer sans qu'elle n'ait put voir le moindre des détails.
Sans qu'elle s'en rende compte, ses pas la guidèrent un peu au nord de la place. Et c'est seulement quand elle sortit de sa contemplation qu'elle s'en rendit compte. La jeune femme se trouvait maintenant dans une ruelle un peu plus sombre. Les bâtiments moins reluisant ne prenaient pas le soleil comme ceux du centre ville.
Une petit étale attira le regard d'Elaia. Une vielle femme au visage aussi ridé qu'une vielle pomme vendait des gâteaux de poisson. Ils n'étaient pas aussi beaux et appétissants que ceux chargés de magie. Si elle y avait regarder de plus prés, elle les auraient peut-être trouvés à la limite du mangeable. Mais elle n'avait pas les moyens justement de regarder de plus prés. S'approchant doucement de l'étable, elle sortit sa bourse de la poche gauche de son manteau.
Il était sans doute dangereux de la sortir ici, mais le voleur qui aurait eu l'idée de lui prendre n'aurait pas gagner grand chose puisqu'elle n'était pas plus garnie qu'un arbre au seuil de l'hiver.
La vielle femme posa son regard sur Elaia et l'interrogea du regard. Cette dernière lui demanda un des petits cakes de saumon et ouvrit sa bourse. Sa misère la frappa quand elle se rendit compte qu'elle ne possédait plus que deux pièces de bronze, et qui lui fallait en donner une à cette vielle femme si elle voulait manger. Elle soupira et hésita en la prenant entre ses doigts.
Mais cette hésitation ne lui servit pas, loin de là. La vielle vendeuse pensa qu'elle n'avait pas assez pour payer et ses yeux reflétaient son mécontentement, prête à agir si Elaia s’enfuyait sans payer.
S'en rendant compte, la jeune femme s'empressa de la payer et elle reçu, de mauvaise grâce, son dus.
Avec un maigre sourire peint sur ses lèvres elle se détourna de l'étale. Et tomba nez à nez avec deux hommes. Grands, baraqués et un peu trop intéressés par elle. Génial, il ne manquais plus que cela. Dardant sur elle un regard torve, les lèvres étirées en un sourire qu'elle n'aima guère.
Ici les objets et la nourriture n'étaient pas les seuls à vendre, les femmes aussi étaient reléguées au simple statut de marchandise. Et les chercheurs de courtisanes n'étaient pas rares.
"Bonjour mademoiselle. On à plus rien pour payer ? on cherche peut-être un travail?"Entama le premier des deux hommes.
Un travail, bien évidement, le type de travail n'était pas précisé. Elle n'était pas bête. Elaia ne répondit dit pas, et amorça quelques pas de cotés, pour se substituer à eux. Mais ils étaient tenaces et avec un sourire jusqu'à oreilles, se voulant radieux, le deuxième l'attrapa par le bras.
"On cherche une serveuse dans une taverne pas loin. Un bon salaire, avec de bons petit à cotés"
Cet homme la dégoutait, mais elle se garda bien de lui montrer. Son visage gardait son impassibilité, mais au fond elle bouillonnais. Les femme n'étaient certainement pas des objets et elle était parfaitement dégoutée que pour survivre certaines doivent ventre leurs corps.
Un sentiment douloureux monta au creux de son ventre. De la colère. Et le démon en profita, il lança une attaque sur sa conscience. Un sourire tordu par la haine éclaira d'une lueur froide le visage de la jeune femme. D'un geste brusque elle essaya de faire lâcher prise à celui qui la tenait. Mais il avait une trop forte poigne pour la frêle jeune femme.
Soudain, une pression s'exerça sur son cou. Choquée, elle reconnu le contact froid d'une lame.
Sans qu'elle puisse se rendre compte de rien, alors qu'elle se débattait avec l'un des hommes, l'autre était venu se poster juste derrière elle. Elaia était prise au piège.
Un léger rire secoua l'homme en face d'elle, et son regard inquisiteur la mis très mal à l'aise. Le deuxième homme se contenta de lui souffler au creux du cou, hérissant au passage ses cheveux. La jeune femme aurait donner n'importe quoi pour lui dire ce qu'elle pensais avec un coup de pied là où il aurait eu bien mal. Pour lui faire passer le désir malsain qui l'habitait.
Pourquoi personne ne réagissait ? Sans doute parce que personne ne voulait d'ennuis. Elle ragea.