Il y a une histoire que je dois vous raconter. Je me trouvais dans le navire qui nous menait, Oscar et moi, vers les douces contrées de Milkaun. Douce par rapport au sable fin et chaud qui se trouvait sur la plupart des côtes de la région. Douce par rapport aux grands soleils rond et chaud qui flottaient haut dans le ciel. Douce par rapport aux corps échaudés des hommes et des femmes qui se retrouvaient tous en maillot de bain pour se rafraichir dans l'eau de l'océan. Et donc, douce pour mes yeux qui furèteraient de toute part afin de trouver un moyen de découvrir les parcelles de peaux qui seraient éventuellement couvertes. De toute façon, après mon passage quelque part, il y avait généralement plus de choses découvertes que de vêtements.

Mais passons. Si je raconte cette histoire aujourd'hui, c'est parce que c'est à ce moment là que je me suis découvert quelque chose d'étrange. Je vous ai déjà expliqué comment Oscar et moi nous étions entraînés sur le pont du navire. Et bien, dans ce combat, même amical, nous nous étions mutuellement blessés. Lui plus que moi vu son facteur auto régénérant totalement inhumain, mais je l'avais blessé quand même. Au vu de l'état de nos vêtements respectif, s'il n'avait pas mis fin au combat en me laissant gagner, l'un de nous serait mort. Moi plus que lui. On  pas idée de combattre un guerrier invincible. Ce qui saigne ne peut pas forcément mourir. Mais une fois de plus, je m'égare.

Nous avions beau essayer de frapper le plus possible avec le plat de nos lames, c'était après tout un entrainement, mais nous dérapions parfois. La preuve en était l'eau de la douche que je pris quelques minutes après le combat. L'eau ressortait rouge. Il y a un moment dans le combat ou l'une de mes dagues s'était fichée dans son bras. Pas une grosse douleur ni une grosse égratignure pour lui, mais le sang n’avaient giclé un peu fort. Avec la fatigue, mes gestes avaient été moins précis et je pense avoir touché une artère qui s'était refermée immédiatement après que j'ai retiré ma dague. Mais le sang avait giclé en une gerbe écarlate qui avait atterri sur mes propres blessures.

Sur le moment, je ne trouvais pas ça très grave. Recevoir le sang d'un ennemi durant un combat arrive très souvent. Que celui-ci soit un homme ou non, d'ailleurs. Bref. J'avais reçu du sang d'Oscar et sur le coup, rien d'inquiétant ne s'était produit. Mais quelques jours après, à vrai dire a quelques heures de notre arrivée, je remarquais que toutes les coupures de l'entrainement avaient disparu. J'avais beau avoir une coagulation rapide, il devrait au moins me rester des cicatrices, même infimes, de tout ça. Mais rien.

Je n'ai pas compris immédiatement. Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai fait le rapprochement. Mon organisme avait assimilé un peu de sang du chevalier et par je ne sais quel miracle, j'avais maintenant un certain don pour régénérer des blessures très légères. Un coup de marteau sur un doigt ? Une seconde de douleur, puis plus rien. Une coupure après une passe ratée ? La plaie se refermait immédiatement si elle n'était pas très importante. Le pouvoir de régénération d'Oscar dans une forme très, très amoindrie.

Ce n'était pas pour me déplaire et j'espérais que cet état durerait éternellement. C'est vraiment très pratique de se brûler à la forge et de voir son corps se soigner tout seul instantanément. Vraiment très pratique. J'ai toujours ce pouvoir, bien qu'il soit un peu... Amélioré, depuis le temps. Mais ceci est une autre histoire.