Adélaïde fait partie de ces femmes à l'apparence de poupée, sa peau immaculée et sa longue chevelure d'or font d'elle une personne très convoitée par la gente masculine, mais elle ne s'en est jamais réellement aperçu. Les traits de visage de la demoiselle sont d'une finesse et d'une délicatesse remarquable et la courbe de son nez dessine un petit nez droit. Au milieu de ce visage trône deux émeraudes qui brillent en permanence de curiosité. Sa beauté n'est en rien provocatrice, bien au contraire, sa fine taille et sa poitrine plutôt discrète lui donna la grâce d'un ange.

Les choses de l'amour et de la séduction sont des notions vagues et étranges pour la jeune femme. On pourrait croire que grâce à son don, la belle serait une experte en la matière, mais la réalité est toute autre, car entre ressentir les émotions des autres et les vivre le fossé est immense. De nature lunatique à cause de son don, il n'est pas rare pour Adélaïde de passer de la joie à la colère alors que rien ne le justifie. Il est d'ailleurs très dur pour elle de s'affirmer, car bien trop souvent se sont les émotions des autres qui prennent possession d'elle et non les siennes. Pourtant ce ne fut pas toujours le cas, lorsqu'elle était plus jeune étrangement elle contrôlait bien mieux son don, arrivant à faire passer ses émotions avant celle des autres. Ainsi elle paraît aux premiers abords comme une délicate fillette qui aurait besoin de protection, mais Adélaïde détient une force de caractère sans limite. Certaines personnes seraient rapidement devenues folles, ne sachant plus différencier leurs sentiments de ceux des autres, mais la jeune fille sait à chaque fois au fond d'elle si la joie ou la peine qu'elle ressent vient bien d'elle, car elle peut également le ressentir au fond d'elle même. Sa perception de ses propres sentiments est inexplicable et marche de la même manière que l'instinct, car lorsque les sentiments des gens prennent possession d'elle Adélaïde ressent bien que tout cela est faux et ne correspond pas à ce que lui dicte son coeur.

Il y a de cela 19 ans, une femme a la chevelure d'or donna naissance à une petite fille, elle lui donna le nom d'Adélaïde. Son mari fou de joie rayonnait de bonheur en cet instant lorsque le petit être sortit de sa mère et qu'il dût couper le lien qui l'avait uni à sa mère durant neuf mois. C'est alors que le jeune père reçut de la part de son enfant son premier sourire, dans cet instant de bonheur l'homme ne remarqua pas le voile de tristesse qui s'était emparé de sa femme lorsque la douleur s'arrêta et qu'elle put enfin voir sa petite fille. Qui aurait pu prédire que dans la nuit même la mère d'Adélaïde partit avec pour seul bagage un petit sac de provisions. Personne ne comprit pourquoi le jeune maman avait abandonné son enfant, ainsi le père se retrouva seul avec ce petit être dans les bras. Comme il aurait voulu lui aussi s'enfuir rejoindre sa femme pour comprendre sa démarche, mais désormais il n'était plus seul, à partir de ce jour il se devait de rester auprès de son enfant qui allait devoir grandir sans l'amour d'une mère.

Le nourrisson devient très vite un bambin, puis une charmante fillette, elle était sans cesse accrochée à son père ne désirant pas se séparer de lui. Les premières années furent difficile pour cet homme qui ne connaissait rien aux enfants, il avait sans cesse peur de faire les choses de travers. Dès que la petite fille s'écorchait les genoux, ce qui était assez fréquent, ou dès qu'elle se mettait simplement à pleurer son père devenait incontrôlable et rentrait dans une panique folle. Ainsi il réussit pleinement à remplir son rôle de père, tout en remplissant le vide qu'avait laissé sa femme. Alors que tout allait au mieux dans la demeure familiale, il n'en était pas de même dans le rue, lorsque le père et la fille sortaient main dans la main ils étaient bien souvent victimes de ragots. Les hommes se plaisaient à traiter Fridrick de "mère poule" ou encore de "femmelette" pendant que leur femme le regardait de travers et en particulier Adélaïde, pour elles il était clair qu'elle finirait par mal tourner.

C'est pourquoi lorsque la jeune demoiselle rentra à l'école ce fut un véritable cauchemar, elle avait beau être d'une gentillesse sans pareil. Les autres élèves ne faisaient que répéter les dires de leurs parents et s'amusaient à torturer la fillette en lui faisant des grimaces, lui tirant les cheveux et d'autres atrocités que les enfants ce font entre eux. Ce n'est que vers l'âge de huit ou neuf ans que la situation commença à se calmer pour Adélaïde, car tout les méchancetés des parents ne pouvaient pas éclipser la tendresse qui se dégageait de la jeune fille. Alors qu'auparavant elle était vue par les autres comme une pestiférée, elle commença à se faire des amis, jusqu'à ce que tous les enfants se rendent compte que ne pas avoir de maman ne signifiait pas pour autant qu'on allait devenir méchante.

Toutes ces années de solitude avait donné envie à Adélaïde de montrer aux autres qu'elle pouvait être aussi bien qu'eux, le courage qui l'avait animé et la volonté qu'elle avait mis pour rester gentille envers les autres avait enfin payé. C'est ainsi qu'elle rentra au collège entourait d'amis, ce fut à cette époque que son pouvoir se révéla.

La première manifestation de ce dernier se passa un soir d'été alors que la jeune fille arpentait les rues de Bharkan en compagnie de plusieurs amis, quand soudain deux d'entre eux commencèrent à s'énerver l'un sur l'autre. Les enfants avaient envie de "construire" leur propre guilde, tous rêver d'en intégrer une un jour, seulement l'un d'eux devait être le chef, mais Arkos et Marck étaient en rivalité. Il s'agissait de deux garnement qui en présence d'Adélaïde étaient de vrais anges, mais avec les autres enfants ils pouvaient se montrer très redouble. Ils étaient sans conteste fait pour être le chef de la bande, mais seul l'un pouvait aujourd'hui y prétendre. Ainsi la colère commença à monter en chacun d'eux, la fillette avait alors voulu s'interposer entre eux pour les calmer, cependant plus elle s'approchait d'eux et plus elle sentait une rage venue de nul part s'emparer d'elle. Quand elle arriva à leur hauteur, elle ne put contrôler ses gestes et elle laissa échapper toute cette colère en frappant les deux garçons l'un contre l'autre, elle les attrapa par les cheveux et fit rencontrer leur tête assez fort.

Choqués et abasourdis, personne ne comprit ce qui venait de se passer, Adélaïde qui d'ordinaire était d'un calme sans limite et d'une grande gentillesse venait involontairement de devenir le chef de la petite bande. Bien évidemment la demoiselle ne désirait pas de cette responsabilité, elle désirait simplement s'amuser en toute tranquillité, mais le "mal" était fait, elle avait remis en place les deux insolents, c'est pourquoi ces derniers voulurent la laisser gérer le groupe. Après cet incident, Adélaïde commença à devenir plus solitaire, elle avait fini par comprendre qu'elle disposait d'un don d'empathie, mais elle ne voulait pas l'accepter. La jeune fille avait du mal à le supporter, lorsque son corps était assailli des sentiments des autres, elle devenait incontrôlable et elle pouvait se mettre à pleurer à chaudes larmes sans être réellement triste ou encore il lui était déjà arrivée d'embrasser l'une de ces camarades dont Marck était follement amoureux.

Les situations embarrassantes ne cessaient de s'ajouter les unes après les autres, si bien que la jeune fille arrêta de fréquenter sa bande d'amis, ils étaient tous si...expressifs. Il lui fallut près de deux ans pour arriver à le contrôler, même si elle n'arrivait pas à mettre une barrière entre ses sentiments et ceux des autres, elle arrivait dorénavant à se contrôler. D'ailleurs un jour elle réussit même à insuffler un sentiment en quelqu'un, alors que depuis qu'il s'était réveillé, les sentiments venaient toujours en Adélaïde, pour la première fois elle réussit à faire l'inverser. Une petite fille était assise sur le bord d'un trottoir et elle pleurait toutes les larmes de son corps, car son père avait dû partir pour une quête dont il risquait de ne pas revenir. Adélaïde avait déjà vue la jeune fille sur ce trottoir à plusieurs reprises, attendant son père, mais jamais elle ne l'avait vue tremblotante et incapable de se contenir, c'est pourquoi sans dire un mot elle prit place à côté d'elle et posa sa main sur son bras. La demoiselle ne sut pas comment elle réussit cet exploit, mais quoi qu'il en soit une légère lueur rouge se propagea dans le bras de l'enfant et quelques secondes plus tard ses pleurs commencèrent à se calmer, jusqu'à se qu'elle fasse un léger sourire à Adélaïde.

C'est à partir de ce moment que la jeune fille commença à apprécier son don, elle arrivait enfin à le contrôler et elle avait apprécié ce qu'elle venait de faire, car elle aussi avait été submergée par ce sentiment de bien être qu'elle avait voulu offrir à l'enfant. Cependant cette période fut de courte durée, car lorsque sa puberté se termina et qu'elle devint une belle jeune femme son don refit des caprices.

En effet c'est en grandissant que l'empathie de la demoiselle augmenta, son pouvoir prit davantage d'ampleur, désormais il lui arrivait de ressentir les sentiments de plusieurs personnes à la fois. Ainsi la demoiselle devient en devenant adulte une personne très lunatique, non pas que cela fasse réellement partie de son caractère, mais il s'agit d'un des inconvénients de son don. Elle avait mis tellement de temps à apprécier son don et le comprendre, mais aujourd'hui elle devait tout réapprendre. Elle retourna donc chez son père afin de se reposer, quittant très peu sa chambre d'enfant, cependant l'homme tomba malade. Il était démuni face aux craintes de sa vie, lorsqu'il avait appris pour le don de sa fille unique il avait cherché à travers Seraph un moyen de canaliser ce don, en vain. Tout ce voyage et cette route avait cassé le vieille homme, bien évidemment Adélaïde n'était au courant de rien et elle ne comprit pas l'état de son père. Elle resta donc à son chevet jusqu'à la fin.

Dans sa dernière semaine, son père lui raconta la vérité, comme quoi il avait arpenté la plupart des contrées de leur monde, mais que ses recherches avaient été presque infructueuse. En effet, un soir alors qu'il s'était arrêté à une auberge, il rencontra un vieillard qui lui expliqua qu'un don ne peut-être contrôlé qu'à force de s'en servir et surtout qu'il fallait l'accepter au fond de soi, sans quoi il pouvait se retourner contre son possesseur. Ainsi le père d'Adélaïde lui fit promettre d'arrêter de se cacher lorsque les choses devenaient trop dures, elle devait se battre pour mener sa propre vie. À son enterrement la jeune femme se retrouva seule devant la tombe de son père, elle y resta une journée et une nuit complète, pleurant les larmes de son corps et priant le ciel qu'on lui rende son père. Elle était envahi par la détresse, les semaines qui suivirent Adélaïde retourna dans la maison de son enfant et s'installa sur la chaise de son paternel, elle ne bougeait plus et ne se nourrissait plus. Même si plus aucune larme ne pouvait descendre le long de sa joue, son coeur continuait à se serrer dans sa poitrine et sa gorge était nouée.

Adélaïde passa une année horrible où elle se laissait mourir à petit feu, de plus son don continuait à s'intensifier d'une certaine manière, car elle était désormais incapable de ressentir la joie ou l'amour. Seul la tristesse et la haine des gens envahissaient tout son être. La jeune femme en avait même oublié sa promesse, cependant son père avait prévu cette éventualité, c'est pourquoi dans la nuit où il mourut il avait rédigé une lettre et l'avait placé sous son oreiller. Celle-ci rappelait à sa fille qu'elle ne devait pas rester seule et qu'elle devait accepter son don qui faisait partie intégrante de son don. Adélaïde n'était jamais retournée dans la chambre de son père, elle n'en avait pas eu le courage, pourtant une après-midi elle dut se résoudre à y retourner, car elle devait quitter les lieux au plus vite. N'ayant aucun revenu la maison de père allait lui être retiré, ainsi elle prit son courage à deux mains et alla dans la pièce où elle s'était réfugiée lorsqu'elle était enfant lorsque des éclairs jaillissaient du ciel ou quand ses nuits étaient tourmentées par d'horribles cauchemars.

La demoiselle allait s'en aller lorsqu'elle remarqua que quelque chose dépasser de l'oreiller, elle le souleva et vite la lettre plier en trois où l'on pouvait lire son prénom. Les larmes lui montèrent aux yeux, elle sera ce bout de papier contre son coeur puis partit de la maison. Quelques rues plus loin elle prit le peu de courage qui lui rester et elle ouvrit la lettre, en la lisant la jeune femme ne pouvait retenir ses larmes, mais il ne s'agissait pas là de tristesse, mais de honte. Elle avait honte d'avoir rompu sa promesse, mais comment pouvait-elle surmonter cela, elle ne s'en croyait pas capable. Elle était seule désormais, jamais elle ne pourrait y arriver sans aide et cela son père le savait pertinemment c'est pourquoi au bas de la lettre il lui expliqua qu'il y avait un moyen pour qu'elle arrive à contrôler son don, rejoindre une guilde. Tous savaient que les membres d'une guilde étaient soudés les uns aux autres et puis ils s'agissaient de mage sachant se servir de leur don, c'était là un endroit idéal pour Adélaïde d'arriver à s'accepter comme elle était et surtout un endroit parfait pour qu'elle ne se sente plus jamais seule.

Elle ne prit pas tout de suite sa décision hésitant énormément, car après tout les mages de guilde étaient tous très fort et grandiose, elle avait peur du refus, c'est pourquoi elle erra dans une taverne durant deux semaines avant de prendre sa décision. Adélaïde surmonta sa peur et prit son courage à deux, sa décision était prise elle tenterait sa chance c'était là son unique espoir de ne pas sombrer dans la folie et elle était prête à tout les sacrifices pour y arriver. La jeune femme commençait à reprendre confiance en elle.

PSEUDO : Solaria/Sawako/Geishaly
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UN PETIT TRUC A RAJOUTER ? Il manque un chouilla de couleurs, ça me choque par rapport à l'ancienne version, mais celle-ci à son charme.

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