Alalalala, Samy, Samy, Samy, bien drôle d'individu que voilà, qui est-ce donc réellement. Entrant dans une taverne bondée, cette personne en ressortirait en laissant derrière elle des gens dubitatifs : Fille ou garçon? Telle est la question. Certain vous diront que cette inconnue à une voix de fille, d'autre diront qu'une fille n'a pas une telle audace et aime autant le risque et les défis. Mais c'est pourtant bien une demoiselle et non un garçon à l'allure fragile. Elle est partie emportant avec elle un avis de recherche, d'un certains bandits ayant une prime élevée. Jusqu'ici toutes personnes l'ayant coursé seraient mortes. Pourtant elle a pris cette fiche, connaissant les risques. Elle a laissé derrière elle quelque miette sur le comptoir, elle n'avait pourtant rien commandé... Elle a chanté avec tous les bourrés de la taverne les plus laides chanson existantes en ce bas monde et pourtant elle n'a jamais bu un pet d'alcool. Cette chère Samy a mis l'ambiance dans cet endroit qui me paressait si sombre depuis quelques temps. Elle a parié qu'elle ramènerait la tête du vieux gredins dont j'avais l'affiche. Elle a misé gros sur ces chances. Une contre dix autres. Si elle rapporte sa proie, elle gagnera bien plus qu'une simple prime. Elle n'a dit à personne qu'elle était une fille, mais moi, je l'a connaissais déjà. Elle a toujours jouée les gros dur, sans penser qu'elle pourrait perdre.

Ce n'est pas qu'elle se soucie du regard des autres sur son sexe, c'est plutôt qu'elle veut épaté une fois qu'elle aura réussi. Elle ne veut pas qu'on la sous estime d'avance, alors avec le temps, elle a finit par taire qu'elle était une demoiselle, oubliant toute sa féminité dans une armoire fermée à triple tour. Oui, Samy agit surement comme le pires des hommes quand elle s'y met. Elle parle fort pour qu'on l'entende tout en mangeant une cuisse de poulet. Elle en joue, elle aime son personnage, elle tient à cette image. Ça l'amuse, parce qu'elle n'est pas vraiment sérieuse, sauf en cas de bataille. Elle est toujours la première à avoir un mot pour plaisanter ou pour dire des bêtises, lançant des blagues sans but qui ne font parfois rire qu'elle.

Samy doit être une de ces rares demoiselles qui n'ont peur de rien ni de personne. Elle fonce dans le lard de celui qui se met en travers de son chemin, la tête la première, elle n'est pas du genre à réfléchir à un plan d'attaque qu'elle juge inutile. Parfois, on dirait presque qu'elle ne se rend pas compte de ses limites. Rien ne semble pouvoir arrêter cette tête brulée.

Pourtant parfois, Samy peut se montrer plus féminine que prévu... Il lui arrive de verser une larme de joie ou d'émotion. Il lui arrive de sourire comme une fille, enchantée de ce qui lui arrive. Il lui arrive tout simplement de ne pas se retrouver dans son rôle de garçon. Mais ça n'arrive que quand elle a donné sa confiance à quelqu'un, laissant ainsi de côté son air bourru et bagarreur. Une fois qu'elle a donné son amitié à quelqu'un, elle devient une compère loyale et à l'écoute.

Méticuleuse et perfectionniste, elle aime voir son travail accompli dans les moindres détails, pourtant elle serait aussi la première à foncé. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle doit souvent revenir en arrière pour pouvoir retoucher les erreurs produites à cause de sa propre tête brûlée.

Derrière ces allures niaises, enfantines et ce débordement d'énergie se cachent aussi une personnalité assez fragile. Elle a peur d'être abandonnée, elle a besoin de la compagnie des autres. Elle semble totalement en panique devant la solitude. Voir des gens, les voir sourire et sentir qu'elle n'est pas seule est pour elle un réconfort qui la fait garder la tête haute.

Vous l'aurez compris, Samy a besoin de se faire remarquer pour pouvoir exister.

Samy, son histoire n'est pas des plus palpitante, elle est la fille d'un chevalier et d'une aventurière rêvant d'aller toujours plus loin, toujours plus haut. Elle voyagea avec sa mère pendant dix longues années où elle apprit ce qu'était la vie, la vraie. Elle logeait dans les grottes, nourrissait, elle et sa mère, quand elles en avaient besoin, grâce à son pouvoir, sans pour autant en abusé. Myriam, cette aventurière chevronnée aux long cheveux grisée avait pour obstination de n'utiliser les dons que la vie lui avait donné qu'en cas d’extrême urgence, et elle avait éduqué sa fille ainsi aussi. Elles en arrivaient même à en mourir de faim! C'était la petite fille qui devait contraindre sa maman à accepter la nourriture qu'elle pouvait fournir par enchantement. Samy a donc été élevée avec les loi de la nature, s'émerveillant toujours plus des beautés que le monde avait à lui offrir. Ensemble, elles bravèrent les tempêtes de neige et de grèle, elles parcoururent des déserts, elles rencontrèrent des tas de personne. Samy aimait cette vie tout comme elle chérissait sa mère.  
Un jour, la petite demanda à Myriam où était Roger, son père. Sa maman lui expliqua ainsi les dangers que bravaient son père, les quêtes qu'il avait à faire et toutes les bonnes choses qu'un chevalier pouvait accomplir, passant bien sure les atrocités pouvant arriver.
Myriam n'avait pas oublié son mari, malgré plusieurs années passées sans le voir, elle l'aimait toujours, mais quelque chose l'empêchait de retourner chez elle, une promesse peut-être, elle ne s'en rappelait même pas dans les détails. Mais qu'importait, elle aimait son aventure avec sa fille. Elle s'y était habituée. Elle s'imaginait cocue, surement veuve ou plein d'autres choses qui la faisait pleurer la nuit, parfois.

Puis Samy approcha de ses dix ans, Myriam savait ce que ça signifiait, elle retourna ainsi chez elle, dans sa vieille demeure, chez ses parents. Parents bourgeois qui n'avaient jamais acceptés que leur fille puisse ainsi partir avec leur petite-fille. Pourtant ils s'y étaient contraint, voyant sa détermination. Voila près de dix ans qu'ils ne les avaient plus vues. A dix ans, la petite fille allait enfin rencontrer sa famille en entier. C'était pour elle nouveau et c'était excitée qu'elle retourna dans sa ville natale. Pourtant la gamine voyait bien que quelque chose taraudait sa mère, et elle avait beau la questionnée, rien ne sortait de la bouche de sa compère la plus proche.

❝ Maman tu es toute triste, ça va? ❞
❝ Maman, souris, regarde le paysage! ❞
❝ Maman raconte moi ce qu'il ne va pas... ❞
❝ Maman, pourquoi pleures-tu? Je suis triste de te voir pleurer... ❞
❝ Maman, tu veux qu'on fasse demi-tour?  ❞

La petite fille avait beau posé toutes les questions du monde, elle n'obtenait jamais qu'un petit sourire malheureux ou une main dans ses cheveux suivi d'un tout va bien. Samy avait beau raconter une nouvelle légende ou une nouvelle blague entendue dans le dernier village où elles étaient passées, sa mère était de moins en moins souriante et heureuse. Elle le voyait. Alors elle se répétait que la luciole qui brillait dans le cœur de sa maman s'éteignait peu à peu. Une bien belle métaphore pour cette petite fille.

Puis arriva le grand jour, le jour où elles rentrèrent à Bharkan, la petite fille se sentit comme une reine, mais elle ne connaissait rien aux grandes politesses que lui faisaient les invités. Elle trouvaient tout ce qu'il y avait dans la demeure comme étrange. Elle voyait de ses yeux les richesses qu'elle avait pu voir dans la nature mais qui n'était pas à leur place. Elle voyait des trophées qui la répugnait au plus haut point. Puis un instant, elle le vit, cet homme, grand, beau, fort, vêtu d'un costume  élégant et plusieurs sortes de médailles. Il s'approcha d'abord de Myriam en regardant la petite fille puis il s'accroupit vers elle avant de l'embrasser sur le front. Elle savait que cet homme était son héros dont elle avait entendu des histoires des dizaines et des dizaines de fois. Il l'a prit dans ses bras sans un mot et la posa ensuite sur une de ses épaules. Elle dépassait chaque personne présente d'une bonne tête voir parfois plus. Elle se sentait étrangement fière, plus que lorsqu'elle était montée au sommet de la plus grande montagne avec sa mère.

❝  Samy, ma victoire! ❞

Tous levèrent leur verre aux mots de cet homme, et chantèrent pour la petite. Malgré tout, sa mère ne souriait toujours pas et la gamine était inquiète. La soirée toucha à sa fin, les semaines dans la villa s'enchainèrent. Elle voyait son père chaque jour tandis que sa mère s'était renfermée dans une chambre. Elle partageait de nouvelles histoires avec l'homme qu'elle rencontrait à peine, elle partait parfois en ballade avec cet homme. Elle en était heureuse. Mais jamais elle ne se retrouvait avec ses parents, tous ensemble.

Puis un jour, Samy frappa à la porte de sa maman, il n'y eut pas de réponse, elle entra, et ne découvrit qu'une chambre vide, froide et sans vie. Sa mère était partie sans lui dire au revoir, sans lui adresser un mot. Son père arriva à son tour et posa sa main sur la tête de la gamine en larme. Il lui expliqua que sa mère et lui avait fait un pacte, celui de la garder chacun dix ans, mais qu'ils ne pouvaient plus vivre ensemble, un pacte dû à une sorte de maléfice qui les empêchait de rester ensemble sans faire souffrir l'autre.

C'est ainsi que pendant dix ans, elle resta chez ses grands-parents, voyant son père les week-ends, se demandant ce que devenait sa mère. Pendant ces dix années, elle a commencé à aimer les combats, à s'entrainer et à tout faire pour devenir une grande combattante. Son esprit de compétition se développa, la fille de la nature devint vite un garçon manqué demandant de l'action. Elle se perfectionna ainsi dans l'art du combat, utilisant jambes et mains plutôt de ses pouvoirs. Elle apprit aussi à manier l'épée et à monter un cheval comme un chevalier. Elle apprit aussi à ses dépends que les femmes n'étaient pas toujours vues comme l'égal des hommes, elle en prit souvent pour son grade lorsqu'elle défiait ceux qui la regardaient de trop près.

Dix ans plus tard, la belle jeune fille était presque devenue un homme, cachant ses seins en les emballant le plus possibles, prenant une voix plus grave et coupant ses cheveux au plus courts -laissant quand même une certaine longueur pour l'esthétique-. A ses 20 ans, elle attendit le retour de sa mère. Mais jamais elle ne la revit.

Aujourd'hui, deux ans ont passé, Samy attend toujours le retour de sa mère, mais vu que celle-ci ne semble pas revenir, c'est elle qui partira à ça recherche, prenant avec elle comme bagage son apprentissage du combat et sa connaissance de la nature, même si ça remontait dans son passé. Elle était persuadée qu'elle pourrait devenir une aventurière comme sa mère. Et peut-être que sur sa route, elle trouverait à faire quelque chose; qui sait?

PSEUDO : Banane the Monkey
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