"Raklun ? Bah, rien qu'un ramassis de vauriens, de voleurs et de rats vivant sous terre, comme tout les autres parasites !" "Si vous allez à Raklun, faites bien attention à vous. prenez quelques armes, cela vaudra mieux. Ce qui se trouve dans vos poches aura plus de valeur que votre vie, une fois là-bas. " "Si tu cherches à voyager, allez plutôt brûler dans le désert du Sud ou va te geler dans les blizzard, au nord. Vous y laisseriez moins de plumes que dans ce repère de voleurs."

Les rumeurs à propos de Raklun étaient loin d'être flatteuses. En vérité, je n'était jamais venu dans cette ville. Ou peut être que si, une fois. J'était tout gosse, et mon père m'avait traîné avec lui dans la poursuite d'une bande de bandits de grand chemin. Des petites frappes, mais ils s'étaient attirés les foudres paternelles en attaquant une diligence et en massacrant ses occupants, et ce sur nos terres. "Tu dois apprendre les responsabilité d'un seigneur, Oscar, qu'il disait, protéger le peuple et juger les criminels sera un jour ta responsabilité". Tout autant que d'abattre la sentence. L'instant d’après, il faisait tomber sept têtes du long de son épée, sur la place de la ville.

Pourtant, j'était arrivé depuis quelques jours déjà, et rien ne semblait bien terrible. Certes, Raklun n'est pas ce que l'on pourrait appeler une ville radieuse : pénombre constante, certaines ruelles ne sont pas très engageante et il y a de la saleté ici et là, mais je m'imaginais cela comme normal, venant d'une ville souterraine. Après tout, ces défauts étaient de loin rattrapés par l'architecture de la cité - détail n'ayant que peu d’importance, certes - par la diversité de denrées vendues sur le marché et par l'ambiance chaleureuse des tavernes. Au final, mis à part le manque de soleil, la ville ressemblait à n'importe quelle autre.

Qu'est-ce que j'était venu y faire ?

Hmmmm ... Eh bien, pour tout vous dire, je ne le sais pas vraiment moi même. Actuellement en chômage technique suite à la fonte inopinée de mon matériel, ma présence ici était plus dû à une certaine quantité de temps à perdre plutôt qu'à de la réelle curiosité. Qui plus est, des bruits couraient en ce moment comme quoi la guilde Moonlight recherchait de la main d'oeuvre pour quelques travaux peu scrupuleux. Certes, cette guilde avait une réputation plus sombre encore que la ville dans laquelle était enclavé son quartier général. Mais après tout, puisque renié par ma famille, je n'était plus tenu d'agir envers et contre tout dans les limites de la loi. Et puis je m'était laissé dire que les butins obtenus dans la limite de la légalité n'était pas si moche que ça ...
De toute façon, cela n'engageait à rien d'aller jeter un œil. Ces gars-là ne faisait que nous demander un peu de temps, et du temps, j'avais à en revendre.

Mais le blason sur mon tabard semblait repousser les gens de cette ville. De toutes les tavernes et autres troquets mal famés, pas le moindre recruteur, pas même le moindre tuyaux. Pour tout vous dire, je commençais même à envisager de rentrer à la capitale, même bredouille. Ça aurait été l'occasion de me mettre à écrire mon bouquin, depuis le temps que l'idée me trottait en tête. Mais mon avis changea au détour d'une rue. Des sorcières. Une paire de sorcières. Pas n'importes lesquelles. Un duo recherché depuis plus d'un siècle par les autorités du royaume pour divers crimes. Et elles se trouvaient là, à portée de main, sur un trottoir. Pensant déjà à la prime pour leur capture, je dégainais la rapière accrochée à ma ceinture et mettait en joue les demoiselles.

Mesdemoiselles, en vertus des droits qui me sont conférés par le royaume, je vous places toutes les deux en état d'arrest ... J'avalais le reste de ma phrase dans une grimace, interrompu par un léger détail. *Attend un peu ... Ces deux sorcières, elles sont pas censées être super méga vieille, genre toutes ridées et bien moches ? Bon, ok il y une ressemblance avec les avis de recherches, mais ils datent d'un siècle, du coup ... Oh, merde.*
Comprenant mon erreur, je rengainait et mit un genou à terre pour m'excuser. Lever sa lame contre deux jeunes femmes, elle était belle, la chevalerie.

Milles excuses. Je vous ai confondu avec ... Quelqu'un d'autre. Y a t'il quelque chose que je puisse faire pour vous ?