Garde du corps ... voilà à quoi j'en étais réduit. Protéger un homme, plutôt bien en chair et peu sympathique. Un petit marchant -pas très honnête d'après les rumeurs- qui demande l'aide de quatre mages ... c'est un peu beaucoup non ? Mais bon, une mission reste une mission et je n'ai pas vraiment le choix, si je me mets à ne pas respecter mon règlement alors qui le fera ? Et puis de quoi je devais le protéger ? Cela faisait trois semaines que je me trimbale tel un chien à côté de son maître alors qu'il n'y a aucun danger à part quelque habitant qui essayent de lui mettre un coup de poing dans la figure mais rien d'important.

Comme ci cela ne suffisait pas je devais faire équipe avec trois inconnus, je n'aime pas vraiment travailler avec des gens que je ne connais pas ... De plus l'un d'eux n'est pas tout à fait net, son coeur bat bien trop vite pour quelqu'un qui sourit tout le temps ... mieux vaut garder un oeil sur lui.

Le comble de l'histoire c'est que je dois passer mon temps libre à jouer aux cartes ... oui aux cartes, moi le maître de la guilde des Windust en suit réduit à ça. Je ne sais vraiment pas comment j'en suis arrivé là ... on a reçu cette annonce disant que quelqu'un cherchait des gardes du corps et par je ne sais quel miracle les membres de la guilde on trouvé autre chose à faire et j'étais le seul disponible. Cris et rires, voilà ce que je dois supporter en étant avec ces trois zigotos, moi qui aime le calme, me voilà servis.

Je ne sais pas combien de temps va durer ce cauchemar mais j'espère que ce vieux fou retrouvera vite ses esprits et arrêtera sa paranoïa car je n'ai pas que ça à faire. J'ai une guilde à diriger ! En plus on m'oblige à dormir sur place, dans un cagibi ... et encore ce serait trop de lux un cagibi, un matelas épais comme une feuille de papier, une couette trouée et pas d'oreiller ... autant dire que je ne dors pas beaucoup la nuit.

En parlant de la nuit elle ne devrait plus tarder, encore une journée où il ne sait rien passé. En ce moment je regardais mon employeur manger de délicieux repas dans sa salle à manger de luxe alors que moi je devais attendre qu'il finisse de manger pour y aller ... j'ai l'estomac dans les talons. La cerise sur le gâteau, je suis accompagné de l'homme à l'attitude douteuse, plus le temps passe plus son coeur bat vite, il semble de plus en plus exciter, impatient, il jubilerait presque. Si son coeur continu à battre ainsi il va mourir d'une crise cardiaque.

Enfin ! Je vais aller pouvoir manger, ce démoniaque homme a fini de manger. Il faut maintenant que je trouve de quoi me nourrir en ville ... car cet homme n'aurait pas la bonté de nous nourrir. Il n'a vraiment aucun scrupule, une heure que je le regarde manger, s'empiffrer, dévorer ses plats en sauce et moi bah ... je salive. Direction le restaurant ...

Il y a un truc dans l'air ... je ne sais pas quoi ... j'ai un mauvais pré-sentiment ... je crois que la nuit risque d'être agité ... Enfin elle pourrait pas l'être plus que mon ventre qui gargouille, il faut vraiment que je mange, car j'ai l'impression de perdre la tête. Je vais prendre un truc à emporter, histoire de revenir vite.

Eheh ! J'avais enfin entre mes mains un divin sandwich. Ok ce n'est pas le repas du siècle, mais c'est déjà un bon début pour me caler l'estomac. Bien que le plaisir de manger mon sandwich était merveilleux et que j'aurais aimé le déguster lentement et calmement, il fallait que des individus malfaisante viennent perturber mon repas. Il y avait une dizaine d'hommes, armé jusqu'aux dents, qui étaient en train de gravir les escaliers de la propriété de mon employeur ... on m'avait pas dit qu'il y avait une visite guidée aujourd'hui ... en plus de faire garde du corps il fallait que je fasse videur. Et dire que je n'ai pas fini mon sandwich, ça me faisait vraiment mal de le jeter ... mais bon d'abord le boulot. Autant dire que je n'allais pas être tendre avec ces enquiquineurs.

Moi et mon sabre nous dépêchions d'aller à leur rencontre et de les faire valser un peu. De plus ce n'était pas vraiment des adversaires, ils se contentaient de s'écrouler par terre, de crier et de tâché le sol avec leur sang impur. J'espère ne pas devoir tout nettoyer sinon j'étais mal. Mais ma petite danse avec mes très chers amis fût vite interrompu par des cris d'horreurs venant à l'intérieur de la demeure. Que pouvait-il bien se passer. Je me concentrais sur les bruits aux alentours. Je n'entendais que deux battements de coeur ... celui de mon employeur et celui de l'individu au coeur bien rapide. Pourquoi je n'entends pas deux autres coeurs ?

Il se passait quelque chose, rien de bon. Les couloirs étaient nombreux et il était facile de se perdre, mais ne voulant perdre de temps je décidais de traverser un à un les murs de la maison. Surpris, moi, jamais, mais il est vrai que voir deux corps -si on pouvait encore appeler ça des corps- complètement fondu où seul la chaire et certains os étaient encore visibles, reste assez effrayant. J'entendis alors un second cris venant de la porte juste en face que je ne tardais pas à enfoncer.

Un homme à terre, avec une main en moins, et devant lui un autre homme, debout, les mains couvertes de sang, le regard terrifiant et un sourire peu sympathique. L'un avait un coeur qui s'affolait, pris de panique, l'autre avait un coeur qui battait d'excitation, de plaisir. Cet homme, cet homme dont je me méfie depuis le début, il n'est pas normal, ce n'est pas juste un mage comme les autres. Je ne sais pas quel est son pouvoir mais je dois faire attention. Je pourrais parier que c'est lui qui a tué les deux autres mages ... et il n'a même pas sortie d'arme ... je dois faire attention. Vu l'état de ses mains couverte de sang il doit y avoir un rapport.

Pas le temps de trop réfléchir, je parti pas un seul instant et déjà ma lame était sortie prête à le tailler en deux. Si c'est lui qui a fait tout cela, il ne mérite plus de vivre, il doit mourir tout simplement. Et puis comme je l'ai dit il doit être fort, très fort ... enfin un combat qui va être passionnant !

« Qui es-tu ?! Et pourquoi fais-tu ça ? »

Le laisser répondre ... et puis quoi encore. Moi je commence direct à attaquer, il ne faut pas perdre de temps. Un coup de sabre par ici, un autre par là, il avait de bons réflexes. Mes coups n'arrivaient pas à la toucher si facilement. Et bien voilà qui est assez amusant. Je vais enfin pouvoir rigoler, cela fait des mois que je n'ai pas pris du bon temps.

Et oui, un sourire assez amusé pouvait se voir sur mon visage. Il faut dire que rencontrer un adversaire qui semble avoir tant de pouvoir est assez rare. Dommage qu'il me fallait le tuer.

Je frappe, frappe et re-frappe, mais il esquive chacun de mes coups avec une certaine aisance. Cela semble assez l'amuser, si seulement il savait que je n'étais pas encore sérieux. Laissons le s'amuser encore un peu, le temps que j'en apprenne plus sur lui et sur ses ambitions. Je me demande ce qui pouvait le pousser à faire cela, avait-il un chef qui lui avait ordonné de tuer cet homme ?

Esquivant à nouveau ma lame, il passa sur ma droite doucement et prononça un nom qui ne signifiait rien de bon. Moonlight, j'en avais beaucoup entendu parler, une de ses guildes noires, qui ne servent qu'à causer des problèmes et dont le passe-temps est de tuer sans aucune raison. Une bande de sadique sans coeur se prenant pour plus qu'ils ne sont. Mais ce personnage n'était pas un simple membre, impossible d'éliminer aussi facilement des individus et d'être qu'un simple sbire.

Cet homme recule, de quelques pas. Il retire la sucette qu'il avait dans sa bouche et la prend entre ses doigts. La sucette qui était à peine entamer, commençait à fondre. Elle disparaissait petit à petit mais à une vitesse incroyable. De la corrosion, voilà un pouvoir bien étonnant, je comprends mieux comment il a pu tuer les deux mages. Un seul contact et il peut me faire disparaître, voilà qui semble assez amusant.

Il ne tarda pas à m'apprendre que lui aussi était un master. Voilà qui explique cela, il était donc du même niveau que moi. Il n'était donc pas un ennemi à prendre à la légère comme les quelques mercenaires que j'avais découpés avant d'entrer.

Ce dirigeant vers l'employeur, il posa une main sur le crane dégarni de ce dernier et chose plutôt étonnante, même un corps pouvait disparaître en moins de trois secondes. J'imagine que je n'allais pas être payé et qu'il allait devoir payer à la place de l'employeur.

Mon nom devais-je vraiment lui dire juste parce qu'il me le demande. Après tout il ne lui servira pas là où il va aller. Je compte bien le tuer avant même qu'il puisse l'avoir enregistré dans sa pauvre caboche. Après mon attaque, cette fois c'était à son tour d'attaquer. Le moyen de ne pas mourir était juste qu'il ne me touche pas, rien de plus facile après tout.

Me protégeant avec ma lame, je ne me doutais pas qu'il voulait la faire disparaître. Le bout de ma lame commençait à disparaître et en quelque seconde j'étais complètement désarmé. Un combat à mains nues était du pur suicide contre lui.

Perdre une arme ce n'est pas vraiment grave, après tout je peux bien en récupérer une directement. Des métaux, il n'y a que ça dans cette maison, les couverts, les chaises, des pots, la grille de la cheminée, les armures de décorations, j'ai largement le choix. Faisant quelques pas en arrière je posais ma main sur la grille de la cheminée et en récupéra un sabre.

« Anders Key ... Master des Windust. Mais cela ne te servira plus là où tu vas aller. Une allée simple pour l'autre monde. »

Trêve de blabla, nous allions passer à un peu de divertissement. Je me mis en garde et alors nous foncions l'un sur l'autre pour un affrontement mouvementé. Maintenant que je connaissais son pouvoir, je pouvais anticiper la disparition de mon arme. Dès qu'il posait sa main sur mon arme, je dédoublais mon arme, lui laissant celle qui se décomposait entre les doigts et me redonnait une arme toute neuve.