Shary, il a pas l'air de grand chose, comme ça. Pas très grand, pas très menaçant, avec son 1m70 à tout casser – chaussures et mèches de cheveux hirsutes comprises – et sa taille fine, avec tout juste assez de chair autour des os pour ne pas être qualifié de maigrichon. Il a d'ailleurs toujours pensé que c'était son pouvoir qui lui avait causé de posséder une stature aussi peu impressionnante – après tout, à quoi ça sert de développer ses muscles lorsque l'on peut soulever sans effort des gens trois fois plus lourd que nous, et ce même si l'on possède une musculature de brin d'herbe? Pourtant, c'est le genre de personne qui donne l'impression de prendre bien plus de place qu'il n'en occupe vraiment. Semblant sans cesse en mouvement, il n'est jamais vraiment immobile, courant d'un bout à l'autre de la ville toute la journée, se balançant d'une jambe à l'autre lorsqu'il se trouve dans une file d'attente, ou encore gesticulant sans arrêt lorsqu'il parle. Il a d'ailleurs la fâcheuse tendance à accrocher les passants d'un coup de coude mal placé en pleine tête.

Shary, il n'est pas difficile à remarquer, qu'on le veuille ou non. Pas avec ses cheveux roux dont la couleur s'apparente bien plus au rouge sombre qu'au orange cuivré. Pas avec ses yeux de la même teinte, comme s'ils se refusaient à aborder une couleur plus ordinaire, qui vous dévisagent sans cesse en donnant l'impression qu'ils vous jugent constamment. Et surtout, pas avec son attitude sans doute un peu trop fière qui le rend tellement facile à mettre en colère. Parce que Shary, il est fier, il est orgueilleux, il n'aime pas qu'on lui prouve qu'il a tort. Mais surtout, il ne supporte pas que quiconque le regarde de haut. Et vous pouvez être certain que ceux qui s'y sont risqué se sont rapidement retrouvé avec une ou deux dents en moins.

Et du coup, il ne faut pas s'étonner qu'il se fâche aussi rapidement, montant sur ses grands chevaux dans le temps de le dire pour des pacotilles. Lui, c'est un caractère explosif qui s'enflamme aussi rapidement qu'une boite de feux d'artifices dans une usine d'allumettes, un gamin qui mord, qui frappe et qui crache pour un rien, un gosse sans doute juste un peu trop susceptible pour son bien – et celui des autres. Pourtant, il n'est pas méchant, pas vraiment. Shary, il est de ceux qui sautent toutes griffes dehors à la tête du premier qui le regardera de travers, quand bien même celui-ci fait quatre fois sa taille, mais qui aident les vieilles grands-mères à traverser la rue – tout en insultant copieusement tout ceux qui oseront bousculer mémé.

Malgré tout, ça ne veut pas dire qu'il passe ses journées de mauvaise humeur à hurler sur les oiseaux qui ont eu le malheur de voler juste un peu trop près de lui. Non, loin de là. Ayant la plupart du temps un éternel sourire en coin sur le visage, c'est le genre de personne qui préfère se dire 'vaut mieux en rire qu'en pleurer' – et encore plus si c'est de vous qu'il peut rire. Shary, il tend à voir la vie du bon côté – et à écraser à coup de poing les obstacles qu'elle lui envoie. Peut-être car quelque part il se dit que quand on vit dans un endroit comme Marenk, si tu ne t'attaques pas à la vie en lui riant dans la gueule, c'est elle qui finira par avoir ta peau.

Shary, il n'aime pas les règles, n'aime pas qu'on lui dise quoi faire - ou encore, comment le faire. Mais enfin, il n'y a qu'à voir sa tignasse, lui tombant dans les yeux la majorité du temps et qui, avec ses mèches folles tantôt courtes et tantôt longues, vous donne presque l'impression qu'il a eu un accident dans un magasin de ciseaux. Car lui, il fait ce qu'il veut, quand il veut. Oh, ça ne signifie pas qu'il n'obéit jamais aux ordres, loin de là, mais si jamais c'est le cas, ce n'est que parce que, quelque part, il vous respecte – et vous pouvez être certain que, respect ou non, s'il trouve vos ordres stupides, il ne va pas hésiter vous le faire savoir haut et fort et ne va vous obéir qu'en ronchonnant jusqu'à vous en rendre sourd.

Ne réfléchissant jamais vraiment avant d'agir, c'est une vraie tête brûlée. Et déterminé, aussi, quitte à essayer encore et encore jusqu'à s'y casser les dents. Les plans, les stratégies, ce n'est pas pour lui. Shary, il a besoin d'action, besoin d'adrénaline, besoin de faire quelque chose du moment où il se lève le matin jusqu'au moment où il se couche le soir, bien après que le soleil ait disparut à l'horizon. Un impulsif qui vit dans le moment présent, voilà ce qu'il est.

Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait peut-être penser, ça ne fait pas de lui un idiot. Il a beau ne pas savoir lire, ne pas savoir grand chose des grands débats philosophiques, il comprend les gens, il connait les règles non écrite de sa ville, les lois de la rue, il sait comment fonctionnent toutes ces choses réelles de la vie que l'on apprend pas dans les livres. Et lui, il ne s'embarrasse pas des trucs inutiles qui n'ont pas de valeur dans la survie. Shary, il vit de peu, s'habille de manière pratique et non pas pour impressionner la cavalerie, et envoie promener tous les gens qui vivent dans leur belle demeure bien trop grande pour eux. Au diable que ce soit la norme – lui, les conventions, il les emmerde profondément

Il n'y a sans doute pas grand chose à dire à ce propos – une histoire comme les autres, rendue banale par toutes celles qui ont déjà été entendues, vécues et racontées par le passé. Il est né à Endurn et n'a jamais vraiment quitté sa région, pouvant compter sur les doigts de ses deux mains les quelques fois où il est sorti de son désert natal. Pas qu'il en ait jamais vraiment eut l'envie, après tout – car la vie avait beau être dure, là bas, et les gens qui y vivaient encore plus, c'était chez lui et il ne se voyait pas quitter sa région pour rien au monde.

Ses parents étaient des gens ordinaires. Sa mère ne faisait pas grand chose, au final – mais ne la laissez pas vous entendre dire ça -, s'occupant principalement de leur petit appartement au sud de Endurn – et de lui, aussi, car même lorsqu'il était enfant, on avait jamais assez de deux yeux pour le surveiller. Son père, quant à lui, était marchant, quittant souvent le domaine familiale pour aller vendre divers produits locaux dans les autres régions, disparaissant parfois durant des semaines entières. Jusqu'au jour où il ne revint pas.

Il ne su jamais vraiment ce qui lui était arrivé. Peut-être était-il mort, peut-être pas – car pour ce qu'il en savait, il avait peut-être foutu le camp de Marenk pour s'enfuir avec une fille de joie de la capitale, là où la vie est plus facile et où vous ne risquiez pas de cuire comme une grosse pièce de viande lorsque vous vous endormiez trop longtemps au soleil. Et quand on y pense, c'était probablement le cas.

Mais au final, Shary devait avouer que ça ne le dérangeait peut-être pas autant que cela aurait dû. Après tout, il était tellement jeune qu'il ne se souvenait même plus de lui. Juste une impression un peu vague, une image flou qui aurait pu être un simple souvenir de son voisin de palier. Et de toute façon qu'on le veuille ou non, avec ou sans nous, la vie continue.

Et les années passèrent, certaines bien plus marquantes tandis que les autres finissaient par si bien se mêler les unes aux autres que, bien plus tard, on arrivait à peine à les différencier. Sa mère ne l'envoya jamais à l'école, car ''y a bien trop à faire ici pour qu'tu ailles apprendre toutes sortes de choses qui vont t'servir à rien, et arrête un peu d'm'énerver avec ça, bon sang. Tu veux avoir quelqu'chose dans ton assiette ce soir, oui ou non? Tu crois quoi, Sha', qu'l'argent, ça tombes du ciel?'' Il finit par s'y faire, et plus tard, par se dire que finalement, il n'aurait sans doute jamais été capable de rester assit toute la journée dans une salle de classe à se faire bourrer le crâne.

À six ans, il manqua de perdre son œil droit suite à une infection qui le laissa cloué au lit par la fièvre durant des jours. À sept ans, il passait la majorité de ses journées à trainer sous une chaleur étouffante dans les rues bondées de la ville avec d'autres gamins du quartier, mangeant souvent une journée sur deux - mais dans ce genre d'endroit, on y peut rien. À quatorze ans, il se fit tatouer à l'encre rouge une rune dont-il n'avait, bien franchement, aucune idée de la signification sur l'épaule gauche et une autre qui, il en était certain, représentait un soleil sur l'épaule droite. Parce que son père avait les mêmes, et que d'une certaine façon, il voulait s'en servir afin de toujours se souvenir du fait qu'il avait oublié.

À quinze ans, il quitta l'appartement où il avait vécu toute sa vie pour aller s'installer ailleurs, dans un logement minuscule vers le centre de la ville, là où Endurn semblait la plus vivante – parce qu'il aimait ça comme ça. C'est également à ce moment là qu'il débuta son métier auto-assigné de messager, délivrant les lettres, colis en tout genre ou messages verbaux qu'on lui laissait en échange d'une compensation monétaire - au moins, comme ça, on avait pas à attendre après la poste. Et puis, ça lui permettait d'être payé pour faire la chose qu'il aimait le plus, soit courir dans la ville – ou sur ses toits, parce que ça va toujours plus vite – sans qu'on ne puisse lui dire qu'il n'avait rien à y foutre et qu'il ''ferait mieux de dégager de là, y a des gens qui travaillent, ici, merde!''

Et à dix-huit ans, sans doute un peu en manque d'aventure, il s'enrôla dans une guilde, un peu sur un coup tête, sans avoir réellement prit la peine d'y réfléchir avant – mais qu'importe. Il avait toujours vécu comme ça de toute manière, alors pourquoi commencer à changer maintenant?

Une vie comme les autres, ni plus intéressante ou palpitante que la majorité de celles qui existaient déjà. Oui, peut-être, mais au moins, c'était la sienne.

PSEUDO : Shary's fine.
AVEZ VOUS SIGNE LE RÈGLEMENT ? Yuss, sir.
COMMENT ÊTES VOUS ARRIVE SUR LE FORUM ? Via le travail d'équipe! J'ai trouvé le Top Site, Exuri a trouvé le fo'.
COMMENT LE TROUVEZ VOUS ? Intéressant, visuellement agréable pour les yeux. Bref, prometteur, quoi.
UN PETIT TRUC A RAJOUTER ? Shake it like a sword with a dead guy on it!

Nikel, j'ai pas grand chose à redire .w.
Tu peux maintenant venir postuler pour une guilde (www) si tu en as l'envie. Dans tout les cas, n'oublie pas de venir poster sa fiche de personnage (www) et de faire recenser ton avatar (www)